Tourisme ésotérique

Parmi les 17 000 monuments ouverts pour les Journées européennes du patrimoine, qui ont lieu chaque année le troisième week-end de septembre, “Horoscope” vous propose de visiter quatre sites à forte connotation spirituelle.

 

Le féerique

Près de Paimpont, en Bretagne, 8 000 hectares de landes, de fougères, de chênaies percées de miroirs magiques (des étangs) forment la légendaire forêt de Brocéliande. Une forêt armoricaine mythique liée au culte celte de la nature, puis, au Moyen Âge, transformée et christianisée dans les légendes du roi Arthur. En laissant libre cours à votre imagination, ou par l’intermédiaire d’un guide-conteur, vous y découvrirez le tombeau de l’enchanteur Merlin mais aussi la superbe fontaine magique de Barenton, ou se retrouvaient Merlin et la fée Viviane, ou encore le Val sans Retour, un vallon où le chevalier Lancelot affronta des dragons et délivra des prisonniers ensorcelés. Au-delà des agréables promenades en forêt, il est aussi possible de visiter le Centre de l’imaginaire arthurien, situé dans le château de Comper.

Le catharisme

Haut lieu de l’histoire du catharisme, grand site de la région Midi-Pyrénées, les ruines du château de Montségur (Ariège) rappellent l’histoire tragique des cathares. Le piton rocheux inexpugnable qui culmine à 1 207 mètres d’altitude fut le dernier refuge de 500 à 600 cathares, excommuniés par le pape. Le 16 mars 1244, après un siège de 11 mois, 230 personnes qui refusaient de renier leur foi, « les parfaits », furent brûlées dans un champ en contrebas. Pour certains, le lieu évoque un culte solaire ou le Graal, tandis que d’autres y recherchent toujours le trésor des cathares, même si le château a été fortement remanié.

La Sainte-Baume

C’est dans cette grotte humide au cœur d’une falaise que Marie-Madeleine, la première personne à avoir rencontré le Christ ressuscité, aurait fini ses jours, abîmée en prières et en contemplation pendant trente années de solitude. Cette tradition provençale date au moins du Ve siècle et a transformé ce lieu de culte païen en pèlerinage chrétien réputé. On accède au sanctuaire à travers une forêt autrefois sacrée, puis par une série de 150 marches. On découvre un reliquaire qui contient un fragment de tibia et une mèche de cheveux, avant d’atteindre le « rocher de la pénitence » qui, selon la tradition, aurait servi de couche à Marie-Madeleine.

Le mégalithisme

Les alignements de Carnac forment l’ensemble mégalithique le plus célèbre et le plus impressionnant d’Europe avec près de 4 000 pierres levées. Elles ont, semble-t-il, été érigées entre 4 500 et 3 000 ans avant notre ère. La fonction de ces menhirs et dolmens, répartis sur plus de 4 kilomètres, demeure un mystère. Au-delà des légendes (maisons de korrigans, soldats romains pétrifiés…), les scientifiques hésitent toujours : sanctuaire ? nécropole ? repère astronomique ? Seule certitude, les trois ensembles principaux (Kermario, Kerlescan et Ménec) sont, selon l’axe, alignés en fonction du lever et du coucher du Soleil, au solstice d’été ou au solstice d’hiver.

Par Christophe Courau