La table Ouija

Utilisée pour communiquer avec les esprits, elle peut être manipulée par tous… mais pas n’importe comment. Par Delphine Lalande

 

QU’EST-CE QUE C’EST ?

Le Ouija a est une planche sur laquelle sont inscrites toutes les lettres de l’alphabet, les chiffres de 0 à 10, le mot « oui » avec une illustration du Soleil à gauche, le mot « non » avec une illustration de la Lune à droite. En bas, les mots « au revoir » pour mettre fin à la conversation. Elle est utilisée pour invoquer les esprits des défunts et obtenir des réponses à nos questions.

COMMENT ÇA MARCHE ?

On utilise un objet qui se déplace sur les inscriptions pour livrer les réponses aux questions des participants : un verre retourné ou un pendule, par exemple. Certains Ouija sont dotés d’un curseur mobile appelé « goutte », un petit triangle plat muni de roulettes ou de piques. On y pose délicatement l’index sans appuyer. C’est l’esprit invoqué qui est censé faire déplacer l’objet.
On l’appelle en commençant par la traditionnelle question : « Esprit, es-tu là ? » On ne dérange pas les défunts impunément, mieux vaut rester poli tout au long de la séance, d’autant qu’ils peuvent se venger avec des réponses absurdes ou effrayantes si on leur manque de respect.

SES ORIGINES

Des instruments de divination similaires étaient utilisés chez les Étrusques deux siècles avant Jésus-Christ : le « foie de Piacenza » ou foie de Plaisance était une représentation du cosmos, à l’instar du zodiaque. Les devins établissaient des prédictions grâce à cet objet de bronze en forme de foie sur lequel étaient inscrits les noms des divinités.

Cette pratique divinatoire était empruntée à l’hépatomancie, l’art de lire l’avenir dans le foie d’animaux sacrifiés. Dans la Chine médiévale, les fúji, des sortes de planchettes divinatoires, pouvaient s’apparenter au Ouija. Ce dernier apparaît sous sa forme actuelle à la fin du XIXe siècle, en plein essor du spiritisme. Son nom a été inventé par deux hommes d’affaires au début du XXe siècle. C’est la juxtaposition des « oui » français et allemand (« ya ») pour répondre à la question « Esprit, es-tu là ? ».

Il existe une version avec une planche beaucoup plus grande que le Ouija, en forme de cercle, qui comporte une multitude de mots supplémentaires : la Ziriya. Elle permet des réponses plus fines et complètes, mais reste peu utilisée.

MISES EN GARDE !

Le Ouija est à manipuler avec précaution pour ne pas attirer de mauvais esprits. C’est une activité de groupe, il est déconseillé d’effectuer une séance seul. Dans la mesure du possible, la séance doit être accompagnée par un médium confirmé qui saura guider la séance, détecter si l’esprit est farceur et mettre un terme à la conversation si elle se déroulait mal. Dans ce cas, il faut y mettre court rapidement et poliment. Ne jamais se moquer de l’esprit invoqué, ni poser de questions relatives à la future mort d’un proche ou à Dieu, des sujets « tabou » pour les défunts. Si l’on se sert d’un verre, il est recommandé de le briser à la fin de la séance pour libérer l’esprit.

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